Emission exceptionnelle, entièrement consacrée à Marguerite DURAS, à propos de la parution de son dernier livre "Ecrire". Michel FIELD lui pose de très nombreuses questions. Après une entrée en matière sur la façon dont elle ressent l'admiration et l'estime que lui porte le public et dont elle vit sa célèbrité, il est longuement question du "phénomène" de l'écriture. Qu'est-ce qu'écrire ? est-ce que ça rend sauvage ? Est-ce une expiation, un soulagement. Michel FIELD l'interroge notamment sur le texte "camouflé au milieu du recueil" et qui raconte la mort du jeune aviateur anglais et les réactions des habitants du village voisin. Elle parle de l'émotion paroxystique qu'ils ont ressentie. Elle déclare qu'elle-même pleurait en lisant sa propre écriture de cette scène. Evocation de "l'épouvante d'écrire", "du bonheur atroce" de dire ces choses. Marguerite DURAS estime qu'il ne faut pas être très sensible pour écrire. - Après une séquence musicale (voir champ oeuv), l'entretien tourne autour de l'amour de Marguerite DURAS pour la musique et de son "ratage" de ses études de musique, et du "ratage" en général, des "erreurs réussies". Elle porte un jugement globalement négatif sur les livres des autres écrivains, en général "très contents d'eux-mêmes", comme Robbe Grillet par exemple. Elle dit malgré tout son admiration pour Bataille, Michaux, Queneau, Blanchot qui étaient ses amis. - S'ensuit une série de questions sur la différence pour elle entre film et livre, sur les lieux, notamment les maisons, comme celle de Neauphle, où elle a reçu Ami FLAMMER et Benoît Jacquot qui a tourné deux films sur elle ("La mort du jeune aviateur anglais" et "Ecrire"). - Marguerite DURAS parle de sa sensibilité à la voix, comme celle de Delphine Seyrig. Elle parle de l'émotion que lui procurent les chants yiddish, de son "envahissement" par les crimes allemands. Elle se déclare "anti-allemande" et le proclame depuis quelque temps. - Michel FIELD la questionne alors sur l'écart entre sa retenue dans le travail d'écriture et ses prises de position publiques. Marguerite Duras parle du politique, de son appartenance au PCF (7 ans) où elle s'est inscrite le lendemain du retour de De Gaulle et dit ce qu'elle pense de ce parti aujourd'hui. Elle est navrée par l'apolitisme. Elle a fait beaucoup de papiers pour le Nouvel Observateur et dit de Balladur qu'on "dirait une petite vache, toujours à se lécher". Elle a de vrais ennemis, Pasqua. Elle est "mitterrandienne", comme "il" est "durassien". Elie Wiesel est "très très bien". L'entretien se termine par quelques mots sur la situation de l'histoire aujourd'hui et sur l'importance pour Marguerite Duras de voir son livre rencontrer le public. - Michel Field a été "ravi" de l'interviewer. - Séparation en musique. - Pendant l'émission, brèves interventions de Sonia Wieder Atherton et Ami Flammer. Celui-ci évoque les soirées passées à Neauphle pour jouer de la musique.
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